Religion
Ce chapitre consacré à la religion rassemble les sources relatives à la mobilisation cléricale et aux conséquences de la guerre sur la vie du diocèse ; les pratiques religieuses sont moins perceptibles.
En 1914, le diocèse de Rennes (dont le ressort équivaut plus ou moins au département d'Ille-et-Vilaine) compte 384 paroisses, lesquelles sont desservies par 1031 prêtres. Depuis les lois du recrutement de 1889 et 1905, les prêtres sont assujettis au service militaire et donc mobilisables ; ils sont affectés comme infirmiers ou brancardiers au service sanitaire, comme aumôniers ou comme combattants. D'après les travaux de Jean-Yves Coulon, plus de 960 religieux du diocèse de Rennes (réguliers, séculiers, congréganistes) ont été mobilisés pendant le conflit et 45 d'entre eux ont servi comme aumôniers.
En 1914, il existe encore 35 congrégations hospitalières ou contemplatives dans le diocèse de Rennes. Pendant la guerre, les religieuses ont oeuvré dans les hôpitaux militaires, les ambulances, les services sanitaires mais aussi dans les oeuvres caritatives. Des congrégations ont accueilli des réfugiés ou soigné des blessés dans des hôpitaux bénévoles, à l'instar des Soeurs de l'Immaculée Conception de Saint-Méen.
Les principales sources se trouvent aux Archives diocésaines de Rennes, qui conservent les archives du diocèse et des paroisses au XXe siècle et les registres de catholicité ; les archives couvrant la période antérieure à la Séparation de l'Eglise et de l'Etat (1905) ont été déposées aux Archives départementales (série V).
Parmi les fonds paroissiaux (notamment Baguer-Pican, Etrelles et Pacé), les "livres de paroisse" sont une typologie particulièrement intéressante, une richesse des archives religieuses bretonnes depuis la fin de la Restauration. Ils se trouvent aux Archives départementales s'ils sont commencés avant 1905, aux Archives diocésaines ou quelquefois dans les paroisses s'ils sont postérieurs. A partir de l'instruction du 21 novembre 1914 de Mgr Dubourg, archevêque de Rennes, publiée dans La Semaine Religieuse, curés et recteurs sont tenus de consigner tout ce qui s'est passé dans leurs paroisses depuis le commencement de la guerre. Sur 358 livres de paroisse couvrant la période 1914-1918, la moitié contiennent des informations sur le conflit mais pour la grande majorité, cela se résume seulement à quelques pages. Néanmoins, 37 registres sont particulièrement riches (voir la liste jointe) ; on peut notamment y trouver des récits très complets sur les événements ou des biographies sur les mobilisés et Morts pour la France de la paroisse.
Les bulletins paroissiaux constituent une autre typologie ; ils se créent nombreux après la Séparation, destinés à être publiés. Ils sont conservés aux Archives départementales (cotés 2 PER 6000-6220) et aux Archives diocésaines.
On peut encore citer les journaux tenus par l'abbé Plenel d'Etrelles et dans une moindre mesure par le chanoine Hamard de Rennes (cf Philippe Guigon, « L'affaire de l'Oratoire de Rennes (1889-1893) », Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, 2009, n°113, p.297-375), ainsi que l'organe officiel de l'archevêché de Rennes, La Semaine Religieuse (2 PER 500) et les ordos diocésains (2 PER 35).
Concernant les institutions religieuses, on ne relève que deux dossiers de l'Immaculée conception de Saint-Méen-le-Grand, et des Petites-soeurs des pauvres de Saint-Pern, ainsi que le contrôle des congréganistes français et étrangers.
POUR ALLER PLUS LOIN
En complément des notices, on pourra consulter le développement sur "Les livres de paroisse"