Volet 1. L'armée et les soldats Volet 2. L'arrière et les civils Partie 2.1. Administrer le département Partie 2.2. Vivre à l'arrière Chapitre 2.2.1. La vie quotidienne Sous-chapitre Conditions de vie Sous-chapitre Oeuvres d'assistance et de secours à la population Sous-chapitre Education Sous-chapitre Religion Chapitre 2.2.2. La vie sociale Chapitre 2.2.3. L'arrière et le soldat Volet 3. L'après-guerre et la mémoire

Oeuvres d'assistance et de secours à la population

Ce sous-chapitre concerne l'aide essentielle apportée aux populations civiles par les différentes structures d'assistance. Les moyens mis en oeuvre par les communes, le département ou l'Etat ne suffisent pas. II a fallu la mobilisation de toute la société civile pour être à la hauteur des besoins.

Etant donné l'ampleur de la situation, les oeuvres de bienfaisance ont vu leur rôle et leur implication modifiés : de simples oeuvres de charité, elles sont passées, pour certaines d'entre elles, à de véritables organisations. Les oeuvres existantes réorientent leur activité et d'autres oeuvres voient le jour tout au long de la période, tel le "Secours national" créé en août 1914. Toutes s'adaptent ou se spécialisent. Ce sont prioritairement des oeuvres destinées au soutien des soldats bien sûr (voir le chapitre « l'arrière et le soldat ») mais aussi des oeuvres en faveur des familles des soldats partis au front ou décédés, des veuves de guerre et des orphelins, des réfugiés et des rapatriés ou encore, à partir de 1916, des anciens combattants. Pour augmenter des ressources encore insuffisantes, les oeuvres sollicitent des subventions et surtout organisent collectes et souscriptions en appelant à la générosité publique : les « journées » sont nombreuses, en faveur des orphelins, des Serbes ou encore des anciens militaires tuberculeux. Pour éviter les fraudes et les détournements d'argent, l'administration s'organise à nouveau après le vote de la loi du 30 mai 1916, qui prévoit le contrôle des oeuvres de guerre. Pour exister, les oeuvres doivent demander une autorisation en préfecture ; elles peuvent également être reconnues d'utilité publique. Les organisations étrangères ne sont pas absentes, tel est l'exemple de la Croix-Rouge américaine davantage impliquée auprès de la population civile que ne l'est la Croix-Rouge française, concentrée sur l'aide aux soldats. Elle est la plus grande structure humanitaire de cette période et s'est particulièrement mobilisée après l'entrée en guerre des Etats-Unis en 1917. Le département d'Ille-et-Vilaine, les communes de Rennes et de Vitré ont notamment bénéficié de ses dons.

Les systèmes de protection et de prévoyance ne sont pas en reste. Les sociétés de secours mutuels, nées au milieu du XIXe, en sont un exemple. Quelques-unes sont présentées dans ce sous-chapitre : celles pour lesquelles les dossiers contenaient peu ou prou d'informations, parmi les quelque 140 dossiers conservés pour les sociétés existant sur la période du conflit. Elles aussi se spécialisent et s'adressent "à tous les Mutualistes Fougerais pour la durée des hostilités", à la "Solidarité Féminine des Ouvrières de l'Imprimerie Oberthür", aux ouvriers de la confection militaire, ou encore aux anciens militaires. D'autres sont créées pour "les soldats appelés ou engagés" et juste après-guerre pour les anciens combattants.

Les informations proviennent essentiellement de la préfecture qui effectue le contrôle des oeuvres (série R) et des sociétés de secours (série X). Ainsi les justificatifs nécessaires à leur autorisation d'exister et le suivi de leur gestion constituent des dossiers permettant de comprendre leur fonctionnement et leurs moyens d'action. Les communes, au plus proche des organisations et contribuant à leur création, sont également présentes ; elles complètent certaines lacunes de la collection départementale.

S'y ajoutent plus sobrement quelques dossiers de l'inspection académique pour les oeuvres de l'orphelinat de l'enseignement primaire, de la chambre de commerce de Saint-Malo pour son soutien à la protection sociale.

POUR ALLER PLUS LOIN

En complément des notices, on pourra consulter les développements qui ont été apportés sur certains sujets, pour mieux comprendre le contexte :

- L'aide aux réfugiés ; Un exemple d'aide aux régions dévastées : VouziersLes sociétés de secours mutuels ; le contrôle des oeuvres de guerre (loi du 30 mai 1916). Quand l'Etat prescrit la charité bien ordonnée....



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