Contrôle et censure de l'information
Le contrôle de la presse ne date pas de 1914. De tout temps les dirigeants ont souhaité garder un oeil vigilant sur les écrits diffusés à la population. Cependant, pendant la Première Guerre Mondiale, la censure a été particulièrement importante.
La plupart des journaux paraissant pendant la guerre pratiquent l'autocensure. Les informations diffusées, notamment au sujet des opérations militaires ou du moral des troupes sont pour l'essentiel ce que nous appellerions aujourd'hui des « éléments de langage » de l'administration. Il n'est qu'à lire les articles relatant les combats ou les reportages -quelquefois photographiques- que l'on trouve dans les journaux et revues de l'époque (série Per).
Cependant, les fonds d'archives de la préfecture d'Ille-et-Vilaine contiennent quelques exemplaires de journaux censurés ou saisis. Ce sont généralement des publications politisées qui tentent de faire passer leurs idées malgré l'interdiction.
Ainsi, le numéro du journal La Vague « journal de combat socialiste et féministe » du 9 mai 1918 (4 M 82) fait apparaître à sa une plusieurs passages censurés de son éditorial. Afin de les mettre en évidence, le nombre de lignes supprimées a même été signalé. L'un de ces passages est même, ironiquement, accompagné d'un dessin de rongeur : la censure n'empêche pas l'humour !
Un autre exemple de contrôle de l'information est la saisie de publication. Le journal L'oeuvre (1 M 153) en fait l'amère expérience puisque le 13 octobre 1915, il titre ainsi son numéro « L'oeuvre a 26 jours d'existence et 19 jours de suspension ». Autre exemple également très explicite, le numéro du 9 juin 1915 de La Guerre Sociale (1 M 153) et son éditorial « Lendemain de saisie » où l'auteur fustige les pouvoirs publics qui veulent imposer le silence aux voix discordantes.
Mais la censure va bien au-delà du seul contrôle des journaux. Tout ce qui a pour but d'informer la population est surveillé. Les affiches, mais aussi les pièces de théâtre et le cinéma, la correspondance et les discours prononcés publiquement -notamment par les prêtres. Les fonds d'archives de la préfecture et des services de police (série M) ou des sous-préfectures (série Z) fournissent de nombreux documents tels que correspondance, télégrammes, instructions, rapports sur la surveillance de l'opinion publique et de son information. Les fonds privés (série J), quant à eux, peuvent contenir la correspondance échangée entre les soldats au front et leur famille. On y décèle parfois, entre les lignes, l'autocensure à laquelle se livrent les poilus, sans doute pour ne pas effrayer les civils mais aussi pour que leurs lettres ne soient pas bloquées par l'administration. Ainsi, Joseph Alesté (1 J 1003) précise-t-il à plusieurs reprises à sa femme qu'il ne peut évoquer sa position car cela est défendu par l'administration. De même, il peut lui faire le reproche d'avoir écrit dans une lettre des propos trop défaitistes et susceptibles d'être repérés par l'administration militaire.
La plupart des journaux paraissant pendant la guerre pratiquent l'autocensure. Les informations diffusées, notamment au sujet des opérations militaires ou du moral des troupes sont pour l'essentiel ce que nous appellerions aujourd'hui des « éléments de langage » de l'administration. Il n'est qu'à lire les articles relatant les combats ou les reportages -quelquefois photographiques- que l'on trouve dans les journaux et revues de l'époque (série Per).
Cependant, les fonds d'archives de la préfecture d'Ille-et-Vilaine contiennent quelques exemplaires de journaux censurés ou saisis. Ce sont généralement des publications politisées qui tentent de faire passer leurs idées malgré l'interdiction.
Ainsi, le numéro du journal La Vague « journal de combat socialiste et féministe » du 9 mai 1918 (4 M 82) fait apparaître à sa une plusieurs passages censurés de son éditorial. Afin de les mettre en évidence, le nombre de lignes supprimées a même été signalé. L'un de ces passages est même, ironiquement, accompagné d'un dessin de rongeur : la censure n'empêche pas l'humour !
Un autre exemple de contrôle de l'information est la saisie de publication. Le journal L'oeuvre (1 M 153) en fait l'amère expérience puisque le 13 octobre 1915, il titre ainsi son numéro « L'oeuvre a 26 jours d'existence et 19 jours de suspension ». Autre exemple également très explicite, le numéro du 9 juin 1915 de La Guerre Sociale (1 M 153) et son éditorial « Lendemain de saisie » où l'auteur fustige les pouvoirs publics qui veulent imposer le silence aux voix discordantes.
Mais la censure va bien au-delà du seul contrôle des journaux. Tout ce qui a pour but d'informer la population est surveillé. Les affiches, mais aussi les pièces de théâtre et le cinéma, la correspondance et les discours prononcés publiquement -notamment par les prêtres. Les fonds d'archives de la préfecture et des services de police (série M) ou des sous-préfectures (série Z) fournissent de nombreux documents tels que correspondance, télégrammes, instructions, rapports sur la surveillance de l'opinion publique et de son information. Les fonds privés (série J), quant à eux, peuvent contenir la correspondance échangée entre les soldats au front et leur famille. On y décèle parfois, entre les lignes, l'autocensure à laquelle se livrent les poilus, sans doute pour ne pas effrayer les civils mais aussi pour que leurs lettres ne soient pas bloquées par l'administration. Ainsi, Joseph Alesté (1 J 1003) précise-t-il à plusieurs reprises à sa femme qu'il ne peut évoquer sa position car cela est défendu par l'administration. De même, il peut lui faire le reproche d'avoir écrit dans une lettre des propos trop défaitistes et susceptibles d'être repérés par l'administration militaire.
Plan du Sous-Chapitre
Sous-chapitre : Contrôle et censure de l'information