Reconstruction matérielle et du territoire
A l'inverse des régions sinistrées du nord et nord-est de la France, où des champs agricoles, des hameaux, des villages sont dévastés et en ruines, en Ille-et-Vilaine, le terme de « reconstitution » paraît mieux adapté que celui de « reconstruction ». Dans ce département breton, la fin des hostilités marque la reprise et l'achèvement des chantiers de travaux publics (voies de communication, circuits téléphoniques) commencés avant-guerre mais interrompus par l'ouverture des hostilités ou liés aux carences de l'entretien des voies de communication (routes nationales, chemins de grande communication et chemins vicinaux ordinaires, chemins de fer) pendant la période du conflit faute de main-d'oeuvre. L'utilisation répétée de certaines routes par les forces armées françaises ou américaines dans la région de Redon ou encore pour les besoins de l'effort de guerre, a notamment amplifié la dégradation de l'état du réseau routier et des ouvrages d'art. Les demandes de commerçants et de municipalités pour le rétablissement de la circulation des trains ou l'entretien des voies par la Compagnie des Tramways à vapeur d'Ille-et-Vilaine est révélatrice des conséquences de la désorganisation résultant de l'état de guerre.